Voyage au coeur de l’inexistence,
L’avant départ, la mise en garde
Allongée sur un lit de vacances et emportée par le désir de connaître l’inexistence, je décide d’y partir.
Je sors de moi d’une manière toute différente. Je me « multiplie » je dirais, ça me semble plus exacte, comme si mon esprit de démultipliait pour revenir entier ensuite, pour retrouver la partie qui est restée en moi, pour m’aider, très étrange. Ça ne c’était jamais passé ainsi avant, ni après (ça ne m’a plus jamais refait cela, comme ça).
L’inexistence… le fond du fond, s’il existe ! Le noir, le rien. Je l’imagine comme ça : c’est noir et vide « le rien », non ? Je le pensais.
Michaël me dit avant que je parte :
– Là où tu vas, je ne peux t’accompagner. Tu as à l’accomplir seule, je ne pourrais pas te rappeler à temps. Sache revenir !
– Sinon ?
– Ton coeur cessera de battre.
Les mots passent au-dessus de moi, je n’intègre pas, déjà un peu en chemin. Bon, ok, on verra. Je ne réalise pas.
Je pars au coeur de l’inexistence, c’est comme ça que je décide de nommer la mort de l’esprit, le décès d’une part d’éternité (peut-être limitée).
Tout ce qui naît et est doit mourir un jour, non ?
Le départ
Si au début cela m’apparait noir, si j’ai la sensation d’être dans un lieu où rien n’a de différence, je plonge rapidement dans un endroit où la multitude de couleurs est si grande qu’on finit par ne plus voir que la lumière qui s’en dégage.
L’abandon, le bien-être, la joie, l’unification sont très présentes au début. Toutes notions d’individualité disparaît dans l’inexistence. Le plus incroyable, c’est que plus je suis suis absorbée profondément, plus celle d’unité diminue aussi. Quel sentiment mettre à cette sensation, celle que je vis, sans la vivre moi, je dirais : la soumission totale de l’univers à la Vie, voire à la fin de celle-ci. Est-ce l’acceptation d’une conscience, celle de se fondre pour ne plus être (ni elle-même, ni l’unité) ?
Comme une transformation… Elle sera une autre, autre… morte, la vie s’apprête à revivre. L’inexistence comme portail pour exister, autrement, un jour. Tout redistribuer, votre âme n’est plus, vous n’êtes plus, tout est remanié dans l’inexistence et des tas d’âmes « mélangées », fusionnées, en naîtrons d’autres.
Lavoisier avait absolument tout compris : « RIEN ne se perd, rien ne se crée, TOUT se transforme ! » vraiment tout.
Le difficile retour
D’esprit ? Je suis bien, subjuguée, je me sens m’amenuir, doucement avalée. Ce n’est pas effrayant, c’est fascinant.
Humainement, mon coeur ralentit, ses battements sont de plus en plus doux et ils s’espacent (où alors c’est la sensation que j’en ai). Ma respiration est très lente, suis-je si profondément détendue ? Mes yeux se ferment doucement, je suis si bien. Comment puis-je tant ressentir mon corps ? Je suis si loin. Grâce à cette sorte de « duplication » avec une part qui reste, peut-être ?
C’est à cet instant précis que je le réalise « mais mon coeur ralentit », il me revient la phrase de Michaël : « je ne pourrais pas te rappeler à temps ».
Merci, tu viens de le faire ! Mes enfants… J’ouvre les yeux. Je quitte ce monde merveilleux et troublant qui t’engloutit sans que tu ne le réalises vraiment.
Il y a comme un moment de flottement. J’ai beaucoup de mal à revenir. Au fond, est-ce que je le veux ? Tout est si…, différent et doux.
Je me booste, me motive, je commence à bouger mes pieds, mes mains, me force à reprendre contact avec l’existence sous toutes ses formes.
Je suis de retour !
Doux.
Avec Amour,
Pitchoune
PS : Si vous voulez en savoir plus sur vous et votre place dans le monde, voici un rêve sous forme d’histoire enseignante : https://zestedespiritualite.com/et-si-je-macceptais-telle-que-je-suis-histoire-de-la-fourmi/