Et si je m’acceptais telle que je suis ? Histoire de la Fourmi

Histoire de la Fourmi,

Une si grande fourmi,

C’est une fourmi de grande envergure, elle doit bien mesurer 2 mètres ! Cela fait rêver ses amies. Elle doit être épargnée de tant de terreurs, elle n’a pas d’ennemis, pensaient-elles.

Il en est pourtant tout autrement dans le monde de cette fourmi-là. Elle connaît bien les hommes, leur bonté, comme leurs douleurs. Elle sait, elle, qu’elle est soumise à bien plus de danger qu’il n’y paraît. Tout est différent vu d’en haut, tout est autre aussi.

Elle fait peur, elle séduit, elle ne laisse que rarement dans l’indifférence… Elle ne peut pas entrer dans sa fourmilière, bien trop étroite. Pourtant et c’est là son plus grand malheur : c’est une fourmi ! Pourtant et c’est là son plus grand bonheur : c’est une Fourmi !

Elle se sent parfois inutile, cette fourmi-là, travailleuse, pleine de bonne volonté, elle pense qu’elle ne peut pas vraiment aider. L’extérieur lui fait peur, l’émerveille parfois, l’intérieur de la fourmilière ne lui est pas accessible, pas ouvert. Elle reste là, fait de l’ombre l’été, protège du vent l’hiver et rêve d’une unité où fourmilière et forêt pourraient s’unir plus encore. Si tous sont uniques, elle est à part, son âme, elle, qui elle est, la mène à bien des grandeurs, grandeurs profondes, compagne de solitude.

Tenter de s’intégrer, chercher…

Existe-t-il au monde une autre qu’elle, un peu différente certes, mais en tout point semblable ?

Écoute petite fourmi, petite oui, sous mon regard, il n’en existe point. Tu es unique et en cela ta vision l’est aussi.

À l’intérieur tout bouge, les galeries changent, la nourriture s’accumule… On parle, on en parle de cette fourmi-là… Immortelle, semble-t-il.

La beauté n’a d’existence qu’au regard de celui qui la voit.

Ce qui aujourd’hui te semble insurmontable, te sera familier demain. Tu parles, tu écoutes, tu échanges avec eux, de loin…

Petite fourmi poursuit son chemin.

Elle tente de s’intégrer :

– auprès des loups, sans y parvenir vraiment, elle dénichait si bien les tanières des lapins.
– auprès des cerfs, sans y parvenir vraiment, pourtant elle coupait si bien les branches trop hautes…

– ainsi qu’auprès des ours, ceux-là sont vraiment grands, effrayants et tendres à la fois.

Mais elle n’y parvient pas.

– Sais-tu pourquoi ?

– Parce qu’ils l’ont mangée.

– Non, ma Pitchoune, parce qu’elle, c’est une fourmi. Elle ne peut s’intégrer parce que la grandeur n’est pas la priorité, la priorité c’est ce qu’elle est, loin de sa taille.

Retour à la fourmilière

Elle retourne à la fourmilière et voit avec stupéfaction d’autres immenses fourmis. Ses toutes petites amies ont pour certaines beaucoup grandies. Elles brillent, leurs corps est là, si petits, mais ces corps se projettent si haut qu’elle n’ose trop regarder.

Qu’elles sont belles !

Elle voit les âmes, et si c’était pour mieux les conter.

Grande fourmi se regarde et s’aperçoit avec stupéfaction que tout son malheur se transforme en une joie immense. Le bonheur n’était pas à l’extérieur, mais là, en elle, débordant si haut qu’il la grandissait plus qu’elle ne l’imaginait.

Petite fourmi atteint le ciel désormais, le cœur et le corps vibrant, emplie d’un amour transcendant et d’une compassion, qui commençant par le cœur même de sa fourmilière, pouvait s’étendre aux loups, aux cerfs, aux ours, à la forêt, et même aux tapirs, ennemis si jurés.

Petite fourmi fait 2 centimètres, son corps est grand pour les siens, mais pas tant qu’elle ne le croyait. Elle peut entrer dans la fourmilière. Oh ! bien sûr, elle y sera toujours un peu à l’étroit, mais cette fourmi-là ne pourrait tenir dans aucun endroit. Elle découvrira l’horizon puis reviendra régulièrement vers sa maison. Aussi libre que la vie elle-même, nulle appartenance ne saurait vraiment la combler ; elle fait partie du vivant, aujourd’hui, elle le sait.

Conscience de Soi

– Pourtant, tu le sais maintenant Pitchoune, cette fourmi-là c’est…

– Une fourmi !

– Et c’est ainsi qu’elle se sent profondément bien.

Elle partage avec émotion ce que sont ces autres parties de nous-mêmes… et la fourmilière qui avait déjà bien changé, émue par sa disparition, se met à renaître, ravie de son retour.

La conscience est.

– Sais-tu ce qu’elle est ?

– Je ne suis pas certaine ?

– Vas-y !

– Une fourmi ? Grande et si petite 😉

– Une grandeur ma Pitchoune, ce qui permet de savoir, sans savoir, d’être conscient de notre inconscience, de savoir qu’on vit à cet instant sans forcément y mettre des mots.

La grandeur n’empêche pas d’appartenir au monde, car le monde appartient à la grandeur.

– Qu’est-ce que la grandeur ?

– L’essence même de ton âme, l’Amour avec un grand A, l’inconditionnel, celui qui vit au-delà même de soi.

– Merci

avec amour,
Pitchoune

Ps : voici un article sur le sentiment d’importance https://zestedespiritualite.com/nouveau-ne-vie/

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